Qui étaient les mineurs de Kan i Gut ?

On a retrouvé leur lampe à huile, leurs céramiques… Nous avons probablement trouvé l’habitat des mineurs du XXe siècle, mais l’habitat est évidement délicat voir quasi-impossible à localiser.

L’exploitation de la mine semble remonter au moyen-âge.
Lucas notre archéologue, note qu’avant l’exploitation de la mine, il y a eu des grattages de surface.
Nous avons découvert des tessons d’aspect protohistorique.

Les galeries contemporaines datent de 1948 jusqu’en 1955, date de la fin de l’exploitation de la mine polymétallique.
Tous les vestiges sont inventoriés et remis au Dr. Vassily PLOSKIH, archéologue Kirghize.

Jonction avec le réseau Stalinien


Comme il est un peu déporté, nous ne pouvons accéder directement au réseau stalinien par son puits d’entrée (P70), en face de Kan-i-Gut : la terre s’écroule autour, d’où le choix de chercher des jonctions avec le réseau ancien.

Au bout de deux jours d’ardentes recherches, deux équipes topos se retrouvent en surface ivres de joie : elles ont trouvé chacune un cheminement et retrouvé leur points topo respectifs.

Par Camel entrance et par Kan-i-Gut, on accède au réseau stalinien. On découvre Des galeries et des puits carrés taillés à l’explosifs. Plusieurs centaines de « mineurs  » ont travaillé là. On n’arrive pas à déterminer s’il s’agissait de prisonniers d’un Goulag ou des ouvriers. Les panneaux de prévention des risques nous semble figurer des soldats à képi…

Des Structures de puits d’extraction en bois acheminent le minerai vers les étages supérieurs. Beaucoup de speleothemes ont colonisé la mine une fois abandonnées.

C’est magnifique et Tom notre géologue se régale entre poche de graphite, fleurs de gypse et veines de marbre.

On atteint le dernier niveau inférieur grâce à une tyrolienne montée au dessus d’un puit de triage. Nini et Julien montent un système en moins de 20 Minutes pour un point topo en fond de puits. Le dernier réseau inférieur est à nous !
4,8 km sont topographiés.

Avec ou sans explosifs

Kan-i-Gut nous livre peu à peu ses secrets.

On topographie sans relâche un dédale creusé à l’explosif, ou à la pointerole. 3km de galeries ont été topographiés.

Les mineurs ont exploité un miroir de faille naturel pour creuser des réseaux supérieurs.

Nous ne savons toujours pas si le réseau stalinien jonctionne avec le réseau historique. On retrouve des bâtons de dynamite des boites de compote de pommes…

Une équipe prospecte en extérieur pour retrouver d’autres entrées ou sortie de la mine.

On waypointe ainsi Camel Entrance qui nous mène vers un nouveau dédale et un cadavre de chèvre momifié. Il n’y a pas d’insectes dans les galeries de mines sauf aux entrées naturelles.

La poussière fine épaisse parfois de 10 cm est impropre. Nous ressortons noirs comme des mineurs… d’une poussière de minerai métallique vaguement grasse qui s’insinue partout.

Le décrassage est l’autre effort de fin de journée, mais une douche de fortune nous rend la vie drôlement plus facile.

Nous amenons nos amis Kirghizes sous terre pour une initiation speleo et une visite touristique. Svetlana la cuisinière nous enchante avec ses spécialités locales, hier on a découvert les « rouliettes » sortes de croissant cuits à la vapeur.

Enfin sous terre !

Une nuit trop courte pour se reposer vraiment… On consacre la matinée à l’installation d’une douche et des latrines, la préparation du matériel collectif, le trempage des cordes, le rangement… Après le déjeuner, amusante polémique sur l’heure (certains d’entre nous ont leur montre GPS sur l’heure de Bishkek d’autre sur l’heure du Tajikistan à trois kilomètres de là). Pour se donner rendez-vous c’est compliqué  et ce soir l’heure a à nouveau changé sur les téléphones et les ordinateurs …

L’après-midi est consacré à la topographie de Kan-i-Gut. 500 m de fait, beaucoup de poussière, fine comme de la cendre, sur une dizaine de centimètres d’épaisseur. Une autre partie de l’équipe a prospecté en surface. Elle a rencontré 3 serpents aujourd’hui, ce qui est beaucoup. Le biologiste de Bishkek nous a demandé d’être prudent avec les araignées, c’est une année à veuves noires (10 morsures de serpent à sonnette dans une seule injection de venin de veuve). On s’attendait à des bêbêtes à 8 pattes, pas à des rampantes 

Transfert Osh – Kan-i-Gut

On part à 11h30 pour traverser la plaine à une altitude de 1300 m dont on aperçoit les affleurements karstiques. Il y a 16 grottes dont 7 qui s’ouvrent sur la faille hydrothermale de Fergana dans la zone de Tuiy Muyh.  On y trouve des cristaux de calcite de 20 cm. La plus longue à un développement de 1500 m mais n’est pas entièrement explorée nous informe Alexei. On passe devant une grotte mine de barythe de 300 m de profondeur (la plus profonde du Kirghizistan). Dix heures de bus plus tard (pour éviter les enclaves de l’Ouzbekistan), on est vaguement épuisés.

Installation du camp de base
On arrive à nuit, après avoir tourné sur de multiples pistes dans le désert de pierre à la recherche du lit asséché de la rivière pour remonter jusque l’oasis. Une fois trouvé, grâce au GPS de Flo, les tentes collectives sont montées à la frontale par une équipe tandis que l’autre monte toutes les petites tentes où nous dormirons.
Le camp est opérationnel avant minuit !

Transfert de Bishkek à Osh – 700 km

LA TRAVERSÉE DU PAYS 

Quelque mille kilomètres de la capitale Bishkek vers le sud ouest pour la belle ville de Osh. Dernière étape avant notre camp de base de Kan- I -Gut.

Quelques ennuis mécaniques, de multiples arrêts, le périple s'étire durant 14 h dans dès ambiance potaches ou studieuses, au gré des heures et du sommeil de certains.

DES PAYSAGES ÉPOUSTOUFLANTS

Les vastes paysages montagneux sont souvent arides on aperçoit de hauts sommets enneigés que nous ne franchiront pas. Mais trois cols à passer dont deux à 3100 m. La lumière joue avec les reliefs des flancs de vallée accentués par les ombres et demi-teintes. La température varie avec l'altitude.
Sommets, plateaux à perte de vue, colorés d'une palette de couleurs très douces avec des jaunes sable, des verts tendres ou soutenus, des bruns caramels voire un peu rougeaux, des ocres. On aperçoit quelques yourtes, quelques troupeaux de moutons, de vaches et des hordes de chevaux.

Speleogiztan 2017

Nous sommes 9 Français, 5 Kirghizes, 3 Américains, 2 Italiens, 1 Anglais et 1 Belge qui répondons à l’invitation de l’un d’entre nous, Alexei Dudashvili, spéléo et géologue kirghize, directeur du « Foundation for preservation and exploration of caves » du Kirghizistan, pour monter une expédition d’exploration spéléo au sud-ouest du pays.
Il s’agit de poursuivre l’étude et l’exploration d’une grotte mine « Kan-i-Gut » et de son massif, situés près de la frontière ouzbèke. Il faudra déjà réaliser une topographie moderne, mais aussi l’aborder du point de vue de l’archéologie. Aussi notre équipe est-elle composée de spécialistes de la topographie, de photographes, cameraman, de géologues, de spécialistes du géoréférencement et d’archéologues, tous spéléologues d’exploration.
Kan-i-Gut est une mine d’argent et polymétallique. Elle  fut exploitée très anciennement, peut-être depuis plus de mille ans, mais l’était encore lorsque le Kirghizistan était partie prenante de l’Union Soviétique, notamment sous Staline. Elle est entourée de nombreuses légendes ou d’histoires à vérifier, le plus souvent supposant des trésors ou narrant les tristes vies des mineurs-bagnards. Explorée actuellement sur moins de 6 km, elle passe pour en faire au moins 30, car les galeries de mines recoupent des conduits karstiques naturels et forment un labyrinthe complexe. Son nom signifie la mine de la perdition…
Elle est située dans une zone désertique, au pied d’un vaste massif karstique culminant à plus de 2500 m d’altitude.
Notre expédition est soutenue par la Fédération française de spéléologie FFS, la Fédération européenne de spéléo (Speleo Euro Project), la société Petzl, la société Aventure Verticale et la société Béal.

De K17 vers KGZ, l’aventure continue

Une info alléchante a fleuri sur la toile il y a quelques mois : un Kirghize souhaitait l’organisation d’une expédition spéléologique internationale et recherchait des comparses.

Plusieurs membres de K17, sans pour autant s’être concertés, ont marqué un certain intérêt pour cette proposition, compte tenu de l’importance en surface et en altitude, des zones karstiques quasi désertiques du Kirghizistan (KGZ). L’intérêt pour la culture et le mode de vie de ses habitants bien différents de celles des pays qu’ils avaient déjà visités a aussi compté dans le choix de cette nouvelle expé.

C’est ainsi que parmi les 17 participants actuellement inscrits sur l’expé SpeleoZistan de septembre , s’y trouvent cinq membres de l’équipe Poljé (GB) d’Explo-Laos K17 http://explo-laos.com/blog/ ! La bonne ambiance devrait donc à nouveau être au programme et au rendez-vous avec Jean, Flo, Véro, Didier, Julien et Jean-Pierre.

L’organisation se met en place grâce au dynamisme d’Alexey, notre correspondant local, et au temps que nous avons encore devant nous. Tous les espoirs de solution et de satisfaction sont permis.